Elle aurait aimé garder intacte sa foi de jeune fille.

Elle aurait aimé garder intacte sa foi de jeune fille.

She would have liked to keep her young girl's faith intact.

acrylique et huile sur toile

acrylic and oil on canvas

50 X 50 cm

Détails

Des images pour le président de la République
(English below)Le président de la République connaît-il vraiment les Français ? Cette inquiétude agite de temps à autre l’opinion. Être sûr que celui qui nous dirige nous comprend un peu serait rassurant. Une petite incertitude fragilise régulièrement son image. Pourtant, on peut dire qu’il se donne du mal, le Président. Il n’en finit pas de faire des tournées sur le terrain et d’aller au contact des Français. Il leur tapote l’épaule, les regarde droit dans les yeux et leur prodigue des encouragements. Mais les rencontre-t-il vraiment ? Un doute demeure. Le locataire de l’Élysée reçoit aussi beaucoup de lettres, énormément de lettres. Il dispose même de tout un service pour enregistrer ces courriers, les tamponner, les dispatcher, veiller à leur bon traitement. Mais les lit-il personnellement ? Rien n’est moins sûr. En résumé, il faudrait trouver une meilleure formule pour communiquer avec le Président.Il se trouve qu’il y a quelques années, un habitant de province a eu son chaton criblé de plombs par un tireur anonyme, sans doute un voisin malveillant. Ce malheur, cette injustice, a déstabilisé notre homme. Il a écrit, d’après ce que j’ai compris, une lettre pour signaler l’événement au président de la République en agrafant des photos de son petit chat rescapé et de lui, traumatisé, à côté. Cette info a été relayée par la presse locale qui a publié les clichés. J’ai regardé ces photos et j’avoue que j’ai été ému. Avec ces images, je suis entré de plain-pied dans l’existence de cet homme. J’ai vu son amour pathétique pour cette petite bête, ses grosses mains sachant être délicates, son front plissé comme s’il venait d’apprendre que la paix n’est pas de ce monde. J’y ai vu, à tort ou à raison, beaucoup de choses, l’essentiel peut-être.C’est ce courrier qui m’a décidé à brosser une série de peintures sur la vie ordinaire des Français. Chacune est conçue pour aider le Président, ou toute autre personne de bonne volonté, à comprendre ce dont nos vies sont tissées. Je ne sais pas si j’oserais montrer aux intéressés ce que j’ai compris d’eux, car je me suis peut-être complètement trompé à leur sujet. Je ne sais pas, non plus, si j’inviterai le président de la République à ma prochaine exposition. Je reste un garçon timide. Et puis, ça me ferait trop mal qu’il me tapote l’épaule, me regarde droit dans les yeux et me prodigue des encouragements.


Images for the President of the Republic

Does the President of the Republic really know the French? The question bothers opinion from time to time. To be sure that he who governs us understands us a little would be reassuring. Slight uncertainty regularly makes his image fragile. But you can say that the president does make an effort. He keeps on making trips meeting French people. He taps them on the shoulder, looks straight into their eyes and emits encouragements. But does he really meet them? There’s a doubt here. The man from the Élysée also receives many letters—an enormous number of letters. He even has a whole department to record letters, stamp them, send them on and ensure that they are handled properly. But does he read them personally? This is far from being certain. In short, a better way of communicating with the President should be found.A few years ago, an anonymous shooter—doubtless a bad neighbour—used a shotgun on a kitten belonging to a person living in the country. This terrible unjust event destabilised the owner who, I understand, wrote to report the event to the President of the Republic and enclosed photos showing the kitten that had survived and of himself, all shaken up, next to it. This was taken up by the local press, which published the photos. I looked at the photos and admit that I was moved. The images took me right into theexistence of this man. I saw his moving love for the tiny creature. His large hands were capable of being delicate and his forehead was wrinkled as if he had just discovered that there was no peace in the world. Rightly or wrongly, I saw many things in this—what was essential perhaps.This letter led me to decide to make a series of paintings about the everyday life of the French. Each is designed to help the President—or any other person of goodwill—to understand what materials our lives are made with. I don’t know if I would dare to show the people concerned what I have understood about them as I am perhaps totally mistaken. And I don’t know either if I shall invite the President of the Republic to my next exhibition. I’m still shy. And it would hurt too much if he were to tap me on the shoulder, look at me straight in the eyes and give me encouragement.
Images for the President of the Republic