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Pierre Lamalattie

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Ousmane Sow finalement reconnu

Longtemps, les milieux de l’art contemporain ont snobé Ousmane Sow, puissant sculpteur franco-sénégalais. Trop figuratif, trop traditionnel, trop populaire ! Disons plutôt : pas assez art contemporain !


La statue de Victor Hugo réalisée par Ousmane Sow à Besançon
Photo JGS25, 2012
CC BY-SA 4.0

La figure d’Ousmane Sow (1935-2016) est celle d’un colosse affable et d’un homme d’une rare élégance. Ancien kinésithérapeute, il se met à la sculpture à la cinquantaine. Sa connaissance du corps humain est professionnelle mais aussi poétique. Inspiré par Leni Riefenstahl, il produit de nombreux Nubas. Il s’intéresse aussi au sort des Indiens de Little Big Horn, à Toussaint Louverture, à Victor Hugo et à un grand nombre de personnages conjuguant humanisme et force vitale.

En 1999, à l’initiative d’une de ses collectionneuses et admiratrices, Béatrice Soulé, une grande exposition est organisée sur le pont des Arts, à Paris. Plusieurs millions de visiteurs s’enthousiasment, car le chiffre devrait faire pâlir d’envie la Fiac et ses laborieuses 70 000 entrées. En 2013, il entre à l’Académie des beaux-arts. En 2017, quand Jeff Koons veut faire le don coûteux de ses Tulips à la Ville de Paris, des pétitions fusent, exigeant que la Mairie fasse plutôt l’acquisition d’un Ousmane Sow. L’Hôtel de Ville fait la sourde oreille. Cette réticence, s’ajoutant à tant d’autres, donne un relief particulier aux derniers événements : la Ville de Paris a acquis un des bronzes représentant un couple de Nubas. En outre, une place Ousmane Saw est inaugurée dans le 15e arrondissement. Détail important : la sculpture est placée devant le ministère de la Culture, place de Valois. On ne peut qu’approuver ce choix !

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