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Pierre Lamalattie

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Les Flandrin : quand l’Église aimait les arts

La restauration des peintures d’Hippolyte Flandrin (1809-1884) dans l’église Saint-Germain-des-Prés, à Paris, est complétée par une rétrospective des œuvres de cet artiste et de ses deux frères, Auguste et Paul, au musée des Beaux-Arts de Lyon. Hippolyte, le plus connu, est disciple d’Ingres, et l’élève dépasse vite le maître. Là où Ingres livre des corps parfois contrefaits et une exécution plate, Hippolyte Flandrin présente un dessin sûr et des glacis profonds. Il produit des peintures de chevalet originales et des séries d’aquarelles particulièrement libres. Le xixe est en marche et il ne cessera de se développer jusqu’à la Première Guerre mondiale.

Toutefois, Hippolyte Flandrin est surtout apprécié pour ses cycles décoratifs dans des églises. Saint-Germain-des-Prés est sans doute son grand-œuvre. L’église est peinte et colorée des pieds à la tête. On a l’impression de pénétrer ni plus ni moins dans une splendide bande dessinée en grand format. Cette restauration permet de mesurer à quel point le catholicisme conjuguait jadis art et religion. À présent, la liturgie post Vatican II, plus évangélique, resserrée autour d’un autel-table et d’un ambon (pupitre), laisse plus rarement place aux effusions artistiques, en dépit de quelques expériences intéressantes.

Hippolyte Flandrin, Jeune homme nu assis sur un rocher au bord de la mer – 1835-1836
musée du Louvre, Paris

À voir absolument : Les Flandrin, musée des Beaux-Arts de Lyon, jusqu’au 5 septembre.

Article paru dans Artension, septembre 2021